Quand le soleil commence à décliner à l'horizon et que les randonneurs se font de plus en plus rares sur les sentier des crêtes vosgiennes, les chaumes retrouvent leur calme. Il ne fait plus jour et il ne fait pas encore nuit. La pénombre cherche à s'installer et les derniers rayons du soleil, rougeoyants illuminent le ciel de leurs lueurs flamboyantes.
C'est cette ambiance mystérieuse que j'apprécie tout particulièrement. Pour la beauté des paysages environnants, pour les couchers de soleil qui transforment les sommets vosgiens en d'impressionnantes ombres chinoises mais aussi pour la vie nocturne qui se met tout doucement en place.
C'est aussi un moment idéal pour espérer voir des chamois.
Discrétion, patience et sens de l'observation sont les clés de la réussite si l'on veut espérer faire de magnifiques rencontres sur les crêtes.
Le massif du Hohneck est tout particulièrement adapté au développement des chamois. Ils y trouvent leur nourriture en abondance, l'herbe des chaumes, des rochers escarpés, des pentes raides et des sous-bois pour s'y réfugier en journée à l'abri des hommes et des éventuels prédateurs naturels.
Les fleurs des chaumes, sublimes, sur fond de coucher du soleil.
Pour le week-end sur les crêtes, organisé en ce début de mois de juillet, j'avais prévu deux créneaux durant lesquels j'espérais pouvoir faire découvrir les chamois à ma famille et à mes amis. Une première tentative lors du coucher du soleil, la deuxième, le lendemain matin de bonne heure.
A la lueur des derniers rayons du soleil, nous rejoignons en file indienne, les hauteurs des crêtes. Le temps de s'habituer à la pénombre, nous scrutons tout autour de nous dans l'espoir de repérer les agiles mammifères.
L'excitation est à son comble, lorsqu' après quelques minutes de repérage, je distingue une ombre ruminante sur les chaumes.
Rapidement et discrètement, je la fait remarquer à ma petite troupe. Bientôt un deuxième chamois apparaît.
Nous en profitons pour immortaliser ces premières rencontres et prenons de nombreuses photos.
Léo est émerveillé, c'est une grande première pour lui. Il ne sera pas déçu par la sortie.
Les chamois des Vosges, ont été introduits dans le massif. En janvier 1956, 11 bêtes ont été lâchées sur les pentes escarpées du Markstein et du Grand Ballon. Il s'agit en fait d'un cadeau de l' administration allemande fait à la France, pour avoir sauvegarder un cheptel de chamois en Forêt Noire, lors de l'occupation française des territoires de la Sarre, du Palatinat et du Bade-Wurtemberg.
Dans les années 1970, de nouveaux mâles ont été introduits dans le secteur afin d'éviter tout risque de consanguinité.
Le chamois (rupicapra rupicapra), est un mammifère de la famille des Bovidés et de la sous-famille des Caprinés (bouquetins, mouflons...).
Les mâles adultes peuvent atteindre jusqu'à 70 à 80 cm de haut au garrot, pour un poids de 30 à 40 kg. Les femelles sont en général plus petites.
Vivant sur leurs réserves accumulées en été, les chamois perdent quasiment la moitié de leur poids durant les hivers les plus rigoureux.
Actuellement, près de 1200 individus peupleraient les Vosges. Chaque année, près de 400 petits naissent en juin.
Je me rappelle des paroles de Guillaume Brocker, qui nous expliquait lors de la Découverte des glaciers vosgiens, qu'à ce rythme de croissance, il est fort probable que d'ici quelques années, des chamois seront présents dans le massif du Champ du Feu.
La vie sociale des chamois est très bien organisée. Le principe de la nurserie est très largement pratiqué par les hardes. Il n'est pas rare de rencontrer une ou deux femelles entourées de nombreux jeunes, pendant que les autres femelles partent s'alimenter dans les parages.
Nous avons notamment pu en faire l'expérience en septembre 2015. (Photos Phil. T)
Le chamois (Rupicapra rupicapra ) est une espèce de mammifères de la famille des Bovidés et de la sous-famille des Caprinés. Les six sous-espèces reconnues vivent dans les zones rocheuses, les...
Pour en savoir plus....
Un peu plus loin, nous découvrons d'autres Caprinés. La nuit s'installe, la fonction HD sur les APN est bien utile.
En fin de journée ou tôt le matin, profitant du calme, les chamois quittent leurs abris pour venir brouter l'herbe abondante et généreuse des chaumes.
Sur le chemin du retour, Léo fait une autre superbe découverte. Un impressionnant crapaud, aussitôt immortalisé par Thomas.
Lors de notre randonnée sur le sentier des Névés, nous aurons la chance d'observer une mère avec ses trois jeunes cabris.
Pour une première soirée d'observation, nous sommes comblés. Plusieurs dizaines de chamois se sont aventurés sur les chaumes et sur les rochers, et nous ont permis de les observer sans difficultés. Un des moments forts de cette sortie, et qui va certainement marquer Léo, c'est qu'il a pu approcher les chamois, progressant dans les hautes herbes, à quelques mètres à peine.
Le vent quasi permanent sur les crêtes nous étant favorable, il ne s'est pas fait repérer.
Des images plein la tête, nous passerons une agréable nuit au Refuge du Sotré, avant de repartir le lendemain matin pour une nouvelle rencontre avec les chamois sur le sentier des Névés, objet d'un futur article.
Pour plus d'informations sur la rencontre avec les chamois, n'hésitez pas à me contacter via le blog.
Philippe 14/07/2016
N.B : La plupart des photos de ce post sont à mettre au profit de Thomas L. participant à ce week-end de découverte.
Refuge du Sotré - Massif des Vosges - Alsace
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